Le delta de la Leyre a façonné le Bassin : rivières, marais, chenaux, vasières, roselières, «crassats» s'entremêlent à vous faire perdre la tête. À l'automne, la salicorne, d'ordinaire plutôt discrète, empourpre les prés-salés dans des rougeoiements de braise. Le Cap-Ferret fait figure de sentinelle. Les violences répétées de l'océan, la force des vents, les courants marins se jouent de cet isthme en équilibre précaire. Énorme virgule qui ponctue un paysage de sable et de vent, la dune du Pyla s'impose avec élégance et culmine à 150 mètres, ce qui lui vaut le titre envié de plus haute dune d'Europe.
Gilbert Maurel est tombé amoureux du bassin. Il regarde évoluer les pinasses à fond plat des ostréiculteurs qui se glissent habilement dans les passes. Il surprend le faucon crécerelle aux aguets, en attente de sa proie. Il arpente méthodiquement les marais salants, tracés au cordeau, où se succèdent les «plats» et les «profonds».
En faisant l'acquisition des domaines de Certes et de Graveyron, de la pointe du Cap-Ferret, du Port-de-Tuiles, des bois de Saint-Brice entre Arès et Andernos, le Conservatoire du littoral s'attache, avec les collectivités locales, à préserver les couleurs ennivrantes du Bassin.