Préface de Laurence Romance
Punk. Le mot renvoie aussitôt à une poignée d'images : l'épingle de nourrice et la lame de rasoir, la crête et le perfecto peinturluré. Vingt ans après les pionniers du rock'n'roll, une formidable explosion vient réveiller les années 70. Ce vent de révolte souffle en parallèle aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. L'histoire commence en 1972, à Paris, à l'Open Market, le magasin de disques de Marc Zermati où se rencontrent des amateurs de musique branchés sur la «high energy», bientôt relayés par des journalistes, Yves Adrien à Rock & Folk, Patrick Eudeline à Best et Alain Pacadis à Libération. À l'instar de Lester Bangs ou de Nick Kent, tous trois encensent des musiciens ignorés des médias.
Cinq ans plus tard, en 1977, c'est «l'année punk». En tête, on trouve les groupes de la capitale : Asphalt Jungle, Stinky Toys, Métal Urbain, Bijou, 1984. Juste derrière, la vague rouennaise (Dogs, Olivensteins) et la vague lyonnaise (Starshooter, Electric Callas, Marie et les Garçons). Le punk-rock français est né, les groupes poussent comme des champignons. Téléphone et Trust doivent tout à ces Mohicans de la première heure. Mais en 78, le mouvement apparaît trop extrême pour pouvoir durer, d'autant plus que Plastic Bertrand vient de sortir le titre parfait. Et en 1979-80, c'est déjà une autre monde, une autre génération.