À soixante-dix-sept ans, Paul-Aloïse De Bock, qui fut l'ami de Ghelderode, raconte son enfance bruxelloise. Enfance protégée dans la pâtisserie en vogue du père, admirable figure flamande, ami de peintres en renom qui avaient décoré sa boutique.
Les parties de pêche de l'enfant avec son père, sa passion malheureuse pour sa cousine de Saint-Nicolas de Waes, ses études à l'école allemande avant 1914 – et ce qui s'en suivit –, ses déboires sensuels et cocasses avec la nourrice rusée de son frère, tout est d'une miraculeuse fraîcheur. Le sentiment de l'âge porte à l'extrême une sensibilité déjà vive, et il en résulte de remarquables portraits, des évocations, telles celles de la mort de la jeune sœur et de la mère, d'une pudeur déchirante.
Paul-Aloïse De Bock parle de Bruxelles comme Svevo parlait de Trieste et Joyce de Dublin. Il possède en outre au plus haut degré cette qualité flamande fondamentale : le sens du réalisme et du mystère.