Poète précoce, romancier riche de promesses, Robert Brasillach, lorsqu'il entre à l'École normale supérieure en 1928, n'est déjà plus un
inconnu.
À 22 ans, grâce à Charles Maurras, qui restera longtemps son maître, il devient critique littéraire à L'Action française, découvreur de Georges Simenon et de Marcel Aymé. Cinéphile passionné, il sera, avec son beau-frère Maurice Bardèche, le premier historien du cinéma. Dans cet entre-deux-guerres où tout paraît facile, il cultive la littérature, le théâtre, les voyages
et l'amitié.
Esthète, Robert Brasillach ne se borne pourtant pas à demeurer simple témoin. Le 6 février 1934 l'ouvre à la politique. D'abord réticent, il s'engage de plus en plus à l'extrême droite. En 1936, il entre à Je suis partout dont il devient rédacteur en chef l'année suivante. Menant campagne contre le Front populaire puis contre les responsables de la défaite de 1940, il ne résiste pas à la tentation du fascisme et de l'antisémitisme. Pris au piège de la Collaboration, il refuse de fuir et, en se livrant, accepte une mort certaine. Le 6 février 1945, il est fusillé. Il n'avait pas 36 ans.
Il laisse une œuvre considérable, et inachevée. Le Voleur d'étincelles, Le Marchand d'oiseaux, Comme le temps passe, Notre avant-guerre, Poèmes de Fresnes, autant d'ouvrages qui sont l'image fidèle d'une époque, d'une jeunesse et d'un talent brisés.